Création d’une exploitation communautaire d’agroforesterie à Nanga

FICHE RÉCAPITULATIVE DU PROJET

TITRE DU PROJET

Projet de Création d’une Exploitation Communautaire d’Agroforesterie à AGROBEATUS

PROMOTEURCommunauté des béatitudes du Très Saint Cœur de Jésus (CBSCJ)
PROBLEMATIQUEDifficulté d’insertion socioprofessionnelle des jeunes (conditions de vie précaires) et abandon progressif de la cacaoculture.
OBJECTIFS :
Objectif globalPhase pilote, 3 ans (2015-2017) :

Favoriser l’insertion socioprofessionnelle d’au moins 5 jeunes à l’horizon 2018

Objectif spécifiqueCréer une exploitation d’agroforesterie sur une superficie de 5 ha à MENGOUA à NANGA EBOKO.
Objectif globalPhase 1, 5 ans (2018-2022)

Favoriser l’insertion socioprofessionnelle d’au moins 20 ha jeunes à l’horizon 2022.

Objectif spécifiqueCréer une exploitation d’agroforesterie sur une superficie de 20 ha à MENGOUA à NANGA EBOKO.
COMPOSANTES 
  • Création de richesses
  • Emplois et Développement
DUREEPhase pilote : Trois (03) ans (2015-2017)

Phase 1 : Cinq (05) ans (2018-2022)

COUT TOTAL PROJET65.600.000 FCFA
FINANCEMENTFonds propres : 19.680.000 FCFA (30%)

Fonds recherchés : 45.920.000 FCFA (70%)

TYPE DE SUBVENTION SOLLICITEEEn nature (matériels et intrants de production) et en espèces
RESULTATS ATTENDUS
  • R1 : Toutes les parties prenantes du projet sont suffisamment motivées à réaliser le projet ;
  • R2 : Les moyens nécessaires à la mise en œuvre du projet sont mobilisés  (humains, matériels, intellectuels, financiers);
  • R3 : L’exploitation d’agroforesterie mise en place est fonctionnelle;
  • R4 : Les récoltes sont commercialisées et les fonds sauvegardés;
  • R5 : Le projet est suivi et pérennisé.
IMPACTSPlan social :

  • Réduction du chômage du fait de la création d’emplois décents
  • Réduction des actes de délinquance juvénile
  • Réduction de la pauvreté par la création des AGR

Plan économique et financier :

  • Augmentation du revenu des bénéficiaires ;
  • Génération des revenus par la création des valeurs ajoutées ;
  • Valorisation de l’agroforesterie et de la cacao-culture
  • Amélioration de la contribution de l’agriculture au PIB

Plan institutionnel :

  • Concrétisation d’un développement durable et de l’autonomisation des communautés.
Réalisations
  • 5 ha réalisés (cacao, bananier plantain) et culture court cycle (pistache)
  • 4 Emplois créés
  • Fonds d’acquisition du véhicule utilitaire en cours de constitution
Besoins du projetPhase pilote :

  • Intrants (pesticides, semences agrumes supplémentaires)

Phase 1 :

  • Financements
  • Intrants agricole
  • Appuis techniques

Contexte du projet

D’après D.Soltner et Marc Dufumier[1], l’agriculture (du latin agricultura, composé à partir de ager, champ et colere, cultiver) est un processus par lequel les hommes aménagent leurs écosystèmes pour satisfaire les besoins alimentaires en premier et autres, de leurs sociétés. Les statistiques modiales révèlent que la population agricole active serait d’environ 1,34 milliard de personnes soit près de 43 % de la population active mondiale Ainsi l’agriculture est la base de subsistance de toute société, qu’elle soit développée ou en voie de développement. Selon les statistiques de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), plus de 500 millions d’exploitations agricoles familiales se répartissent la plus grande partie des terres agricoles mondiales et produisent l’essentiel des denrées alimentaires[2]. Or, si dans les pays développés l’agriculture a relevé le défi relatif aux quantités, pour aborder celui de la qualité (exigence progressive des produits dits bios), la plupart des pays en voie de développement ; notamment ceux d’Afrique sont encore confrontés aux problèmes d’improductivités qui ne permettent pas de satisfaire leur demande interne et au delà assurer l’exportation.

Par ailleurs pour pallier au problème du réchauffement de la planète dû à une déforestation massive et rapide, un nouveau type d’agriculture est préconisé : l’agroforesterie. L’agroforesterie, consiste à intégrer les arbres économiquement rentables dans l’agriculture, et constitue un pont essentiel entre la foresterie et l’agriculture. La culture des arbres sur les exploitations agricoles peut fournir en effet aux agriculteurs des aliments, des revenus, du fourrage et des médicaments, ainsi que des avantages écologiques tels que l’enrichissement du sol, la rétention de l’eau, la fixation du carbone et la formation de la biomasse. Pour dire l’importance de l’agroforesterie, Dennis Garrity et Paul Stapleton[3] affirment « Se situant entre la forêt et l’agriculture, et agissant en complément pour les deux, l’agroforesterie est l’un des meilleurs espoirs de l’humanité pour créer une agriculture intelligente face au climat, augmenter la sécurité alimentaire, réduire la pauvreté rurale et parvenir à un développement véritablement durable », et ils soutiennent « nous pouvons dire avec confiance qu’un arbre tropical séquestre au moins 22,6 kg de carbone de l’atmosphère chaque année et, dans de nombreux cas, bien plus »

Au Cameroun, si les échanges agricoles représentent en moyenne 8,8%[4] des échanges mondiaux, il demeure que la rareté, la cherté, et la qualité insuffisante des semences, la vétusté de l’appareil de production, entre autres réalités, ne favorisent pas encore une pleine valorisation du potentiel agricole existant. Pourtant, 39,9%[5] de la population vit dans l’extrême pauvreté. Le taux de chômage est inquiétant (13,1% selon le BIT) et le sous-emploi est alarmant (70%) et ce sont les jeunes, particulièrement les jeunes diplômés qui sont le plus touchés.

Certes de nombreux programmes sont initiés pour booster l’agriculture et vaincre la pauvreté, qui risque de s’aggraver avec l’augmentation des coûts des produits sur le marché ; mais il s’avère impératif que chaque communauté se mobilise pour trouver des solutions pérennes capables de favoriser l’amélioration des conditions de vie des membres qui la constituent.

Ce d’autant plus qu’au niveau de l’Eglise, Les canons 321 et 323 du chapitre 3 du livre 2 du droit canonique datant de 1983 précisent respectivement que les associations privées des fidèles sont autonomes ; et qu’elles sont autonomes mais restent soumises à l’autorité ecclésiastique compétente à qui il appartient de veiller avec soin que les forces ne soient pas dispensées et que l’exercice de leur apostolat soit ordonné au bien commun. Ainsi l’autonomisation des communautés d’Eglise en générale et particulièrement leur autonomisation financière est désormais de mise. Toute communauté qui veut assurer sa survie et bien mener ses actions en vue de la Gloire de Dieu et du salut des Hommes se doit d’avoir une capacité d’autofinancement dans la mesure du possible.

Justification du projet

Le gouvernement Camerounais place l’agriculture en tête des priorités politiques du pays en ce qui concerne l’économie nationale. La nouvelle politique agricole a été officiellement énoncée par le Chef de l’Etat en janvier 2011, dans son discours d’ouverture du Comice Agropastoral d’Ebolowa en ces termes : « Nous devons évoluer vers une agriculture de seconde génération. De par sa contribution au Produit Intérieur Brut (PIB) qui varie de 19 à 21% selon les années, cette agriculture repose essentiellement sur les exploitations agricoles familiales. Elle constitue la principale source de revenus et de moyens d’existence pour plus de 70% de la population… ». Il en précisera les bases urgentes, notamment :

  • la mise en place d’une unité de production d’engrais,
  • la mise en activité de l’usine de montage de machines agricoles (mécanisation agricole),
  • la réhabilitation des fermes semencières,
  • la préparation d’une réforme foncière,
  • la construction de marchés et de centrales d’achat des produits agro pastoraux et halieutiques et
  • le renforcement du dispositif de financement des activités rurales par l’ouverture de la banque agricole et de la banque des PME-PMI.

Les grands défis du Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural (MINADER) sont donc de mettre sur place des voies et moyens pour booster la production locale et nationale et lui donner une place privilégiée dans les habitudes alimentaires et de valoriser le métier d’agriculteur. En attendant que ces bases urgentes soient effectives, il est à noter les efforts de l’IRAD avec ses partenaires et son centre le CIRAD.

En effet, l’agroforesterie est désormais une réalité au Cameroun, grâce à l’IRAD avec son partenaire le World Agroforestry Center (ICRAF), qui en fait la promotion. A cet effet, le mandat de l’ICRAF au Cameroun est le développement de la recherche en agroforesterie en Afrique Centrale et de l’Ouest en général et au Cameroun en particulier, et l’appui à la formation en agroforesterie dans les universités camerounaises. Aussi, les programmes actuels de l’ICRAF exécutés en collaboration avec l’IRAD sont: la mise au point des techniques de domestication et de commercialisation des produits forestiers non ligneux et la formation des paysans dans les domaines de la création des entreprises à partir de ces produits.

Aussi, le Cameroun étant aujourd’hui l’un des principaux producteurs mondiaux de cacao (avec 150 000 t en moyenne), cette culture est une des cultures de base des modèles d’agroforesterie adaptés à son environnent.

C’est ce qui justifie le choix de la Communauté des Béatitudes du Très Saint Cœur de Jésus, à créer une exploitation d’agroforesterie de cacao ; afin de répondre favorablement aux conditions précaires que connaissent la quasi-totalité de ses membres (chômage, pauvreté, promiscuité, etc.). En effet, la Communauté des Béatitudes du Très Saint Cœur de Jésus (CBTSCJ) qui compte plus de 500 membres et qui a eu déjà à mener plusieurs petites projets avec succès (Culture du maïs à NSIMALEN, élevage poulets …) ; entend à travers ce projet, répondre à l’exigence d’autonomie des structures communautaires de base, mais également à contribuer aux efforts du gouvernement à revaloriser la cacaoculture de plus en plus délaissée par les producteurs. Ceci, en répondant par ailleurs aux besoins des produits agricoles bios de plus en plus prisés à l’échelle mondiale.

Autres photos de réalisation

 

[1] Ingénieur agronome, de l’Institut national agronomique Paris-Grignon[2] Source : La situation mondiale et l’agriculture2014, Principale publication annuelle de prestige de la FAO Thème  annuel « Ouvrir l’agriculture familiale à l’innovation»[3] Dennis Garrity est le directeur général du Centre mondial d’agroforesterie à Nairobi, au Kenya, et Paul Stapleton est le responsable de la communication.[4] STAT AGRI 2012

[5] DSCE, cadre de référence du gouvernement pour la période 2010-2020, p. 10.